Fraternité Populaire & Patriotisme de Combat

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Revoir l'Emploi autrement !


Dans un contexte marqué par une faible croissance économique, les pouvoirs publics n'arrivent pas à donner une autre dimension à la politique de l'emploi.

On peut dire que la montagne a accouchée d'une souris...

Des "stages Barre" aux stages d'insertion à la vie professionnelle (SIVP), remplacés par les travaux d'utilités collectives (TUC), puis les contrats de formation en alternance, en passant par les contrats emploi solidarité (CES), les contrats initiative emploi (CIE), les emplois jeunes et tout récemment les CNE.

Ce foisonnement de mesures, toutes aussi précaires les unes que les autres, démontre l'incapacité des gouvernements qui se sont succédés à faire de la lutte contre le chômage une réalité et une priorité nationale.

Il en va de même pour les emplois jeunes et les 35 heures, le gouvernement s'est ainsi interdit de mettre en place une politique qui marchait, qu'il fallait juste améliorer.

Les gouvernements se sont engagés dans une politique de réduction du coût du travail s'inspirant de l'analyse libérale du chômage selon laquelle le travail serait trop cher.

Faute d'oser ou de souhaiter politiquement remettre en cause le SMIC, les gouvernements ont réduit progressivement les charges sociales sur les bas salaires.

Les cotisations sociales ont été diminuées sur l'ensemble des bas salaires avec l'idée de réduire le coût relatif du travail non qualifié mais le coût de cette politique atteignit les 43 milliards de francs en 1998.

A aucun moment, le gouvernement n'a réellement mené de politique macro-économique de création d'emploi, ni de relance par la demande... La condition sine qua non de l'insertion et de la diminution du chômage est pourtant la création d'emploi effective.

Il semble que cela ne soit pas la priorité du gouvernement, qui a préfère appliquer une politique idéologique qui consiste à favoriser l'aide aux entreprises, donner l'argent de la collectivité au privé et cela sans contreparties de créations d'emplois.

Il est paradoxal de constater que les travailleurs français effectuent environ 1545 heures effectives par an. Ils travaillent plus que les citoyens des Pays Bas, de la Suède, du Danemark, dont le niveau de vie est pourtant répute supérieur au notre.

Et leur productivité est supérieure a celle de la plupart des pays occidentaux.

Il est mensonger de nous faire croire que la relance économique passe par les cadeaux fiscaux accordés aux classes moyennes supérieures car les ménages qui ont suffisamment d'argent, ne vont pas consommer plus pour "tirer l'économie": ils vont épargner.

A l'inverse, les ménages dont le budget est presque entièrement grevé par les besoins de premières nécessités, dont le logement, vont consommer plus si l'on augmente leur pouvoir d'achat.

Hors, toute la stratégie du gouvernement actuel repose sur cette idée fausse et infondée qui générera inévitablement perte de temps et gaspillages et qui créera une énorme masse de chômeurs et de pauvres.

Il faut faciliter l'insertion des jeunes sur le marché du travail, soit à travers des stages ou des petits boulots au sein de la sphère publique, soit par des politiques de subvention à l'embauche dans le secteur privé avec de réelles embauches à la clé.

La réduction du temps de travail avait in fine permis, sous le gouvernement Jospin, de créer environ 400 000 emplois, ce qui est loin d'être négligeable.

Quant aux emplois jeunes, rappelons que l'une des premières mesures prises par le gouvernement Chirac- Raffarin avait été de les supprimer.

Aujourd'hui, le gouvernement revient en partie au moins sur cette décision et crée de nouveaux emplois du même type dans l'Education Nationale.

Jamais, dans notre pays, la situation des demandeurs d'emplois n'a été aussi fragile et alarmante : suppression des emplois jeunes et abandon de la politique de création d'emploi, notamment par la réduction (sous condition d'embauche) du temps de travail, réduction des aides aux chômeurs en fin de droit (ASS) et la loi sur le RMA qui autorise le recrutement par les entreprises de Rmiste a bas prix partir d'un an (au lieu de 2 prévus initialement dans le projet).

Le RMA, notamment, constitue une menace et une concurrence particulièrement déloyale par rapport aux emplois rémunérés au SMIG, puisque les "RMASTES», contraints d'accepter a peu près n'importe quel emploi sous-payé, ne coûteront aux entreprises que le tiers du SMIC.

Le RMA met un terme final aux ambitions d'insertion car comment nous faire croire que le RMA, qui propose l'embauche de salariés pour un quart du SMIC, soit, comme l'affirme le Gouvernement, un outil d'insertion ?

La formation en est absente, les droits au chômage réduits a portion congrue (un trimestre pour 18 mois de travail), la durée réduite, rien n'étant prévu après la période du RMA (18 mois).

Cette mesure est une entorse sévère contre le SMIC. En effet, une main d'oeuvre très bon marchée sera  proposée aux employeurs, qui percevront le RMI, et ne débourseront qu'un quart du SMIC.

Dans un contexte de chômage élevé et de pauvreté accrue (6 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en France), l'effet de concurrence à la baisse pour les salariés risque d'être dramatique.

Un phénomène d'abaissement du salaire et d'accroissement de la précarité émergera de ce dispositif car l'entreprise va tout naturellement sélectionner les plus employables des chômeurs, en profitant des cadeaux de l'état.

La nécessite d'économies budgétaires mises en avant par le gouvernement est le fruit de la politique de baisse des impôts qu'il a mis en place, qui ne profite qu'aux plus riches, en mettant a contribution les moins aises.

Ce faisant, du reste, il ne pratique pas de politique de relance grâce a un pouvoir d'achat accru des classes modestes, il mène au contraire une politique de récession.

En effet, les plus riches ne contribuent pas à la relance, ils épargnent. Le gouvernement diminue l'impôt des riches et de l'autre il supprime les aides aux citoyens les plus en difficulté.

Il ne faut plus considérer la décroissance actuelle comme une fatalité mais engendrer une dynamique de solidarité nationale pour l'emploi dans notre pays.

Nous avons un profond respect pour les professions libérales qui se battent au quotidien et souvent en individuel pour gagner leur vie.

Il est significatif de constater que les petites entreprises, sources majeures de créativité et de nouveaux emplois, considèrent chacun de leurs employés comme essentiels.

A l'opposé, plus l'entreprise grossit, plus cette perspective se perd : l'individu se fond dans la masse au point que par une aberration de l'histoire économique récente le licenciement est devenu la solution de facilité face à situation d'urgence.

Il est donc urgent de revaloriser les ressources humaines et leurs compétences pour  redonner à nos entreprises le sens des réalités et de leur rappeler pourquoi elles ont des employés.

L'innovation, la compétence, les connaissances et l'innovation ne peuvent se développer au sein d'une entreprise que par une solide gestion des Ressources Humaines.

Il est nécessaire que les entreprises commencent à mettre en place des outils d'évaluations des compétences pour faire l'inventaire afin qu'elles puissent tirer parti des compétences disponibles.

Les deux axes majeurs d'une bonne politique de l'emploi sont  l'arrêt des licenciement et la gestion des connaissances qui permettront à nos entreprises de trouver toutes leurs places dans la nouvelle économie.

Plus question de licencier une source unique de connaissances utiles à l'entreprise, de cette façon les emplois ne diminuent pas et les conditions de travail s'améliorent considérablement.





16/12/2008
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